jeudi 8 octobre 2009

Traversée Rabat, Canaries






Jeudi 8 octobre, Nous quittons Rabat vers 14H, direction les Canaries « inch allah » (comme m’a dit l e douanier en faisant nos papiers de départ). La mer est houleuse (faut-il encore le préciser ?!) et nous passons Mohammedia et Casablanca de nuit ce qui ne facilite pas notre veille vu le nombre de cargos et de petits pêcheurs éclairés à la bougie… nous suivons quelques marins compatriotes partis quelques heures avant nous à la VHF, dans chaque bateau au moins un équipier (en général la femme) est malade, ah ça vaut le coup d’avoir des purs catas !



Le deuxième jour, on entends que l’un d’eux a pêché un espadon de 2,40m, 90kg !! alors là on a un réflexe qui peut paraître étrange vu de la terre : on enlève notre ligne de traîne au plus vite ! Et ouais, il doit nous rester environ 3 jours de mer, et il n’est pas question de se battre avec un mastodonte du genre, on a peut être pas le mal de mer nous, mais faut quand même pas nous chercher…( surtout qu’à l’arrivée on sera conforté dans notre option, en voyant les photos de la boucherie…)


La dernière nuit, nous testons un nouveau mode de veille à l’intérieur : l’un allongé dans la couchette de veille, et l’autre (celui de quart) par terre, de l’autre coté de la table, minuteur de cuisine à la main ! Pas mal, ça évite de se faire tremper par une vague, par contre celui qui est censé dormir profite un peu de la sonnerie tous les quarts d’heures…


Plus que quelques miles avant l’arrivée, la ligne de traîne est remise à l’eau, on tente un lavage succinct de nos corps histoire de pas trop effrayer l’autochtone canarien que l’on imagine paré de colliers de fleurs.. (euh, j’me tromperais pas d’archipel ?)


Et là, incroyable ! nous sommes poursuivis par une baleine plus grande que le bateau ! Elle est parfois à moins de 5 mètres de nous ! On sait pas quoi ressentir, au début c’est fabuleux mais au bout d’une demie heure on commence à fliper qu’elle fasse copain copain avec notre coque… impressionnant ! (pour visualiser la scène : nous nous sommes tous les deux attachés très court, on est prostré sous la mini capote, Seb a fermé tous les hublots au cas où on se retournerait (quand même !), on crie bêtement à chaque fois qu’ elle sort son museau de l’eau, et on n’ose pas aller enlever la fameuse ligne de traîne….)


Finalement on arrive saint et sauf à Graciosa, première île au Nord des Canaries… et on a mit une branlé aux autres bateaux avec lesquels nous naviguions depuis Rabat (pourtant plus grands, plus beaux, plus de coques…)…on a toujours rien pêché…