lundi 30 novembre 2009

La transatlantique



























Lundi 30 novembre , 12h45: ça y est c'est le grand départ pour la transatlantique! Nous quittons Mindelo au son des cornes de brumes et sous les cris et applaudissements d'une foule en liesse...hum hum,heu quelques copains nous larguent les amarres, un peu fébriles, ils savent qu'ils vont y passer le lendemain ou surlendemain et visiblement l'impatience d'en découdre avec l'océan ne les gagne pas vraiment. Nous sommes donc les premiers (parmi nos connaissances) à faire le grand saut _ c'est comme pour la visite médicale à l'école, il vaut mieux passer en premier, comme ça c'est fait.._ et puis nous espérons ainsi avoir une place sur le podium.



Ça souffle pas mal, nous partons avec 3 ris dans la GV et 1/3 de génois, on avance bien, mais après quelques heures, on se retrouve au prêt (vent dans le nez)! Le truc impossible à en croire les discours de "ceux qui l'ont fait"! Tout le monde dit: la traversée, c'est vent portant de A à Z! Heureusement, la mauvaise blague est de courte durée, et les alizés se replacent dans le bon sens, nous mettons les voiles en ciseaux, Cap sur 283 degrés, à nous la Martinique dans 2075 miles nautiques! Et oui, petit changement de programme, nous visions la Barbade mais vu que nous devons gérer un SAV pour notre éolienne (elle a pas aimé les rafales du Cap Vert, c'est le comble!) nous préférons aller en territoire français.


Dès le 2e jour nous enlevons 2 ris dans la GV (et chaque jour par la suite nous en renlèverons, en remettrons et ainsi de suite, faut bien s'occuper):


Le 3e jours, on prends nos aises, la mer est pour une fois peu agitée, presque agréable, Seb met la ligne à l'eau et pêche une daurade corrifène pour 2 personnes! ( la taille est pour nous très importante car nous avons coupé le frigo, vu qu'on a plus d'éolienne..) Trop Cool, c'est la première fois et en plus c'est délicieux. Le 4e jour rebelote, mais cette fois la daurade est beaucoup plus grosse, on en mange è toutes les sauces: au four, en filet à la poêle, en salade, en brandade... mais après 6 repas à base de daurade, on décide de faire une pause à la ligne de traine.


Les jours et les nuits se suivent et se ressemblent un peu: la mer à 360 degrés pour seul paysage, et dire qu'on nous avait parlé "d'autoroute"! Elles sont où les aires de repos pour se dégourdir les jambes, boire un café et faire pipi? Et la circulation? Plutôt fluide! On a vu notre premier Cargo au bout de 5 jours, puis parfois au loin un bateau une fois tous les deux jours, à peine!


Les 5 derniers jours sont beaucoup plus sportifs, beaucoup de houle, ça devient très périlleux de faire quoique ce soit à bord; par exemple la cuisine, quand tu as besoin d'une main pour te tenir, et d'une autre pour la cocotte (et oui, on fait tout dedans pour éviter les débordements) et bien, tu fais comment pour casser un œuf par exemple? Tu jongles! D'ailleurs par expérience, les crêpes dans la cocotte c'est pas ce qu'il y a de plus pratique pour les retourner, heureusement on en avait pas beaucoup à faire vu que la moitié de la pâte avait fini sur le canapé! Merci la vague.


Niveau météo y'a du changement aussi – a part la chaleur étouffante qui persiste- nous rencontrons nos premiers grains. Un grain c'est censé être un gros coup de vent accompagné de pluie: Au premier gros nuage nous nous préparons: nous réduisons la toile et attendons patiemment l'arrivée de la pluie qui pourra enfin laver le bateau (3 mois et demi que nous n'avons pas vu la moindre goutte d'eau tomber du ciel), en effet après un séjour au cap vert, tout est orange; le pont, les bouts, le drapeau bleu-orange-rouge (pas très réglo), et nos fringues...bref on attends dans le cockpit, tahiti douche à la main (autant en profiter), et là, vulgaire petit crachin breton qui ne fait que des traces dans la poussière! Heureusement, les grains suivant seront beaucoup plus violents, on avancera à 9 ou 10 nœuds avec pointes à 14,6nds!


Bon maintenant on à hâte d'arriver car on commence sérieusement à se tourner les pouces, vivement la Martinique! On a un peu l'impression d'arriver à la maison: on va pouvoir ranger les dicos d'espagnol et de portugais ainsi que nos talents de mime. On devrait aussi trouver du fromage, un bon steak, du jambon digne de ce nom sans oublier des petits accras de morue pays....


Après 13 jours et demi de face à face avec l'océan, nous arrivons lundi 14 décembre à 3h du mat dans la nuit noire, sous un gros coup de vent, on met l'ancre un peu au pif à Ste Anne!


Ça y est on est arrivé, on est des héros!!

mercredi 25 novembre 2009

Sao Vicente






le 25 novembre, Brève escale à Mindelo, histoire de préparer le bateau pour le grand saut.... Nous aurions aimer visiter un peu l'île, mais visiblement nous ne sommes pas les bienvenus ici(ambiance d u staff du port très merdique), et puis Seb a des fourmis dans les voiles alors nous partons normalement demain (le 30) pour un nouveau continent.... A dans quelques semaines...
(la derniére photo, c'est notre avitaillement)

vendredi 20 novembre 2009

Cap vert- Sao Nicolau



le 20 novembre,l'archipel du Cap vert réserve bien des surprises, en effet les deux premières îles étaient déjà très différentes l'une de l'autre; sur Sal on pouvait se croire au Kenya, puis Boa Vista prenait des allures de désert subsaharien, et là pour le coup, on se croirait un peu à la Réunion! L'île est verdoyante, et ça fait du bien après des semaines de paysages volcaniques arides. Nous avons ancré le bateau à Tarrafal, et là encore l'endroit porte bien son nom, en effet on se prends des grosses rafales de vents -jusqu'à 60 nœuds!- ce qui fait que la plupart des gens n'ose pas quitter leur bateau: chaque matin, on a le droit à un balai incessant de voiliers qui changent de place, ou qui ont dérapé, et remettent leurs ancres... nous on a la chance de résister. Et en plus le débarquement en annexe est une fois de plus sportif! C'est ainsi qu'avec deux potes insouciants également, nous sommes partis randonner à l'intérieur de l'île – nous avions tout de même laissé les clefs du bateau aux "voisins", « et n'oubliez pas d'arroser les plantes! ».



Bref, nous avons le coup de cœur pour cette île où les paysages sont magnifiques, les gens extrêmement gentils, la vie est douce, pas d'aéroport donc très peu de touristes, pas d'hôtel, pas de belle plage non plus (on a rien sans rien), l'île est ravitaillée par les corbeaux et par dame nature. Et comble du comble, il y a un restaurant à Tarrafal: une crêperie Bretonne!!! mais attention, une crêperie particulière; sans bilig, sans farine de sarazin et sans cidre...nous y allons ce soir pour faire la fête avec la clique de transhumance, au menu: musique Cap Verdienne et Thon!! 

dimanche 15 novembre 2009

Cap vert- Boa Vista



15 novembre, Sans même parler portugais, il n'est pas difficile de comprendre qu'il s'agit de « la belle vie », enfin la belle vie si tu aimes la plage, le désert et le surf. En l'occurrence cette île pourrait s'appeler l'enfer si tu es fou de shopping, que tu portes des talons aiguilles et que tu fais une allergie au soleil.... Enfin, nous n'en sommes pas là, notre seul problème est le débarquement en annexe: sensations fortes assurées dans les rouleaux 1. maillot de bain obligatoire 2. tu n'oublies pas de faire le plein du moteur et aucun détour ne sera envisageable si tu ne veux pas finir à la rame (car on est très très loin du bord), 3. Emmener ton ordinateur portable pour te connecter pour ton blog – que tes amis et ta famille attendent avec impatience- est donc, tu l'aura comprit, inenvisageable. 4.Une fois à terre un petit bain de soleil s'impose pour te sécher car même si tu n'est pas tombé, les vagues t'auront régulièrement arrosées tout au long de ton périple. 5. Enfin, tu croises les doigts pour qu'à ton retour une dizaine d'enfants ne soient pas en train de faire des châteaux de sable dans ton annexe ou mieux encore que leurs pères n'aient pas confondus ton embarcation avec une bassine géante pour vider leurs poissons.... Ah ça sent le vécu!



Bref, une fois à terre tu ne restes pas 5 minutes, tu visites; c'est ainsi que nous sommes partis arpenter le désert de Vanita au centre de l'île; splendide!

mardi 10 novembre 2009

Cap vert- Sal


Mardi 10 novembre, nous restons 5 jours a Sal: le mouillage n'est pas très beau, mais à l´avantage d'être bien protégé. Accompagnés d'autres équipages de bateaux, nous visitons chaque jour un peu plus l'île, nous prenons des « aluguer » moyen de locomotion emprunté par tous ici, il s'agit de pick up, où on monte dans la benne. Nous partons à la découverte d'un volcan, nous nous baignons dans des marais salants dans le cratère d'un autre volcan, nous traversons des plaines dignes de paysage africains, des bidons villes … et le soir barbecue de poissons sur la plage où des cochons viennent nous rendre visite. De partout fuse de la musique locale, y comprit dans la cours de l'école où à la récréation on ne joue pas au ballon, mais on danse devant les enceintes.... 1er contact avec le Cap Vert, sympa, on s'y sent bien.

mercredi 4 novembre 2009

Traversée Canaries -Cap vert


Mercredi 4 novembre, finalement, nous sommes restés un peu plus longtemps à Las Palmas que prévu, juste le temps d`attraper une petite grippe à la mode et de se soigner ( Ah! Satanées grandes villes pleines de microbes!).



C'est en début d `après midi qu'on largue les amarres direction le Cap Vert, (800 miles n) en sifflotant un petit air de Cesaria Evora « sobad, sobad... » ça commence bien le vent et la mer sont avec nous.


Le lendemain ça se corse! Une houle hachée de 4 a 5 m se lève – elle ne nous quittera plus du voyage- : a bord, ambiance Orangina « secoue moi, secoue moi »! Nous continuons a pousser la chansonnette, mais notre registre évolue peu a peu : «  les pommes faisaient rouli roula, les pommes faisaient rouli roula, stop, 3 pas en avant, 3 pas en arrière, 3 pas sur le cote.... » ou encore «  ça balance pas mal entre nous, ça balance pas mal... » et pour finir «  pourtant, que la montagne est belle... »... enfin on comprends mieux pourquoi on rencontre certains vieux loups de mer devenus frapadingue! Tout au long du voyage, une certaine organisation se met en place: Seb gère essentiellement les manœuvres et la cambuse avec originalité, au menu; salade de tomate au babybel, ou encore brioche trempée dans de l'œuf passée à la poêle...humm. Quant à moi, en plus de conserver la couchette de mer chaude, j'aurai lavé 4 assiettes... En mer, l'ordre des choses est rétabli!


La bonne nouvelle de cette traversée, c'est qu'on a enfin pêché!: 2 beaux thons en 1 heure!


Après 6 jours et 6 longues nuits nous sommes enfin arrivés á Sal au nord de l'archipel Cap Verdien, où nous avons entreprit une distribution de notre pêche...en toute modestie...